Vendre une forêt

La forêt française détient une ressource stratégique, tel que le bois, et plus particulièrement le chêne, une essence emblématique de notre pays. Le cours du chêne s’est envolé depuis 2021 pour atteindre une moyenne de 271 €/m3 en 2022. Ainsi, le marché est porteur, l’investissement forestier séduit davantage et les prix des forêts françaises continuent […]

La forêt française détient une ressource stratégique, tel que le bois, et plus particulièrement le chêne, une essence emblématique de notre pays. Le cours du chêne s’est envolé depuis 2021 pour atteindre une moyenne de 271 €/m3 en 2022. Ainsi, le marché est porteur, l’investissement forestier séduit davantage et les prix des forêts françaises continuent de progresser en 2023.

Comment calculer la valeur d’une forêt ?

La valorisation d’une forêt doit être prise avec prudence, car le prix d’une forêt varie essentiellement en fonction de la qualité des essences et du stock de bois (le volume sur pied), présent sur une forêt.

La valorisation du sol est également à prendre en compte mais souvent la différence et les écarts se font sur le volume de bois. Et ce dernier élément est loin d’être neutre puisque le prix d’une forêt peut varier dans un rapport de 1 à 10 dans un même secteur en fonction du volume sur pied et de la qualité du peuplement, d’où la nécessité de faire appel à des cabinets spécialisés.

Qui sont les clients en forêt ?

Notre clientèle est internationale ; elle est composée :

  • D’investisseurs privés, personnes physiques, groupements forestiers, grandes familles françaises et européennes. Ce sont des connaisseurs de ce marché depuis plusieurs générations et parfois plusieurs siècles !
  • Des institutionnels. Leur présence et leur implication s’intensifient au cours des dernières années. Ainsi, la forêt française se professionnalise au travers de familles d’investisseurs ou de sociétés en besoin de carbone.
  • De nouveaux acteurs émergent. Généralement issue du milieu urbain et de start-up, cette nouvelle clientèle est à la recherche de contribution au bien être pour la planète. Ce profil type n’achète pas forcément pour des besoins fiscaux mais pour favoriser la biodiversité et accompagner les changements climatiques dans nos forêts françaises.

Notre cabinet est spécialisé depuis plus de 45 ans dans la transaction forestière. Nous vendons et achetons des forêts pour des clients privés ou institutionnels.

Le prix d’une forêt suit l’évolution du cours du bois et surtout de la demande nationale et internationale. Nous sommes actuellement dans un cycle avec une tendance à la hausse car la demande en bois est importante, et le chêne atteint des records de prix de vente.

Grâce à notre connaissance du marché, du dossier de préparation infaillible, de la synergie entre tous les acteurs, de la confiance de nos clients et bien évidemment de notre réseau d’institutionnels et de particuliers, nous avons atteint le record en France du prix à l’hectare, sans publicité et en toute confidentialité.

La mise en vente d’une forêt doit être prise avec précaution. Elle passe avant tout par une relation de confiance entre les intervenants. La valorisation de l’actif est indispensable et dans certains cas un inventaire est parfois nécessaire. Après avoir obtenu l’accord sur un prix de vente, il faut faire un choix de commercialisation soit par la signature d’un mandat de vente classique ou soit d’un mandat par appel d’offre.

La vente par appel d’offre en forêt s’est beaucoup développée depuis deux ans. En janvier 2022, Le Cabinet d’Ormesson a créé un modèle de cahier des charges, aujourd’hui utilisé et reconnu pour cette méthode de commercialisation. L’appel d’offre présente en effet certains avantages : maximiser le prix, définir le calendrier du process à l’avance, assurer solvabilité de l’acquéreur).

Mais le dossier doit être irréprochable sur tous les points. La moindre faille peut venir perturber la vente. C’est la raison pour laquelle ce mode de commercialisation doit être pris avec sérieux et compétence (relation avec des notaires référents en la matière, rédaction d’un cahier des charges précis, mandat de vente par appel d’offre) …

Il faut toutefois noter que quelques institutionnels et particuliers ne souhaitent pas participer aux transactions par appel d’offre. Par ailleurs, certaines forêts se vendent mieux à l’amiable. Il faut donc savoir prendre conseil pour choisir le meilleur mode de commercialisation afin d’optimiser son prix de vente.

Quelle est l’évolution du marché forestier ?

La vente de grandes forêts est rare : une centaine de transactions de forêts de plus de 100 hectares est enregistrée chaque année ; elle représente 30% de la surface échangée annuelle. De plus en plus d’institutionnels s’intéressent aux grandes forêts et ces acquéreurs ont des budgets importants ce qui entraine une hausse sensible du prix des forêts.

Le prix de vente d’un hectare forestier, dans de bonnes conditions, varie entre 10 000 et 60 000 euros. Il y a une dizaine d’années le Cabinet d’Ormesson avait réalisé un record en France en vendant une forêt à plus de 17.000 €/ha. Aujourd’hui, ce prix se rapproche de la moyenne des transactions forestières réalisées par le Cabinet en 2022.

Le marché forestier, au cours des dernières décennies a toujours suivi la courbe de l’inflation. Il est vrai que la conjoncture économique internationale, très instable, peut renforcer l’attrait de l’investissement forestier (au même titre que le foncier agricole) et peut contribuer à l’augmentation des prix de vente de forêts. Mais, contrairement au foncier agricole, le marché du forestier est totalement libre, ce qui renforce son attractivité.

Depuis 1997, le prix de la forêt n’a donc pas cessé d’augmenter.

Le cours du bois toutes essences confondues est à ce jour à 94 €/m3 en 2022, contre 81 €/m3 en 2021, et 61 €/m3 en 2020. Le chêne continue son augmentation pour passer à une moyenne en 2022 de 271 €/m3.

Nombreux sont les investisseurs qui s’intéressent à la forêt pour anticiper une évolution favorable du prix de la matière première-bois dans les années à venir.

Essor du bois-énergies, besoin en biomasse, besoin d’air (crédit carbone), besoin d’eau (source non polluée), besoin d’espaces préservés et privés, mais également retour d’un matériau noble à la mode (décoration, construction…), nouvelles normes environnementales dans la construction, évolution démographique internationale et déclin des produits issus du pétrole (notamment pour les emballages plastique), tous ces paramètres promettent à la ressource « bois » un bel avenir.

L’investissement dans l’acquisition de surfaces forestières est motivé par l’espérance de gains futurs importants mais également par des critères moins mercantiles : la forêt apporte une relation privilégiée à la nature et au monde rural. Souvent considérée comme un lieu d’apaisement, elle permet de se ressourcer.

La notion de temps et d’espace est très particulière en forêt. En effet, une opération sylvicole est considérée comme rapide lorsqu’elle donne un résultat au bout de vingt ans !

Le sylviculteur sait par définition qu’il ne sera que de passage sur la forêt où le court terme se compte en décennies. Là où le cycle de production d’un raisin est de 100 jours, celui du chêne est de 100 ans. La philosophie de planter un chêne pour que la cinquième ou la sixième génération qui vous suit puisse le récolter, implique une certaine humilité.

Conclusion

La décision de vendre sa forêt est une étape importante qui demande réflexion et conseil. Le marché forestier présente indéniablement des opportunités porteuses pour divers acteurs, qu’il s’agisse d’investisseurs privés, d’entreprises ou d’institutionnels. Les tendances actuelles en faveur de la durabilité, de la préservation de l’environnement, du stockage de carbone et de la valorisation des ressources naturelles ont renforcé l’intérêt pour les forêts et leurs produits dérivés. Vendre sa forêt peut être une décision judicieuse pour diverses raisons, mais cela nécessite une approche réfléchie, responsable et informée pour tirer pleinement parti des opportunités offertes par le marché forestier.